Je te retrouverai (J. Irving)

Publié le par Mira

Ce billet un peu particulier est un exercice réalisé en atelier d'écriture.

 

La consigne était d'écrire une lettre à un auteur que l'on aime suite à la lecture d'un de ses romans. Je sortais à peine de "Je te retrouverai" (non non, ce n'est pas un Levy ou un Mussot comme la couverture le laisse croire) avec un avis très mitigé. Le style est donc particulier lui aussi.

                                                            John,

Je viens de terminer "Je te retrouverai" et, franchement, si je ne t'aimais pas autant, je penserais que tu es payé à la ligne ! 859 pages (en tout cas en grand format), t'étais vraiment obligé ? 

Déjà, je dois te dire un truc : la plupart de tes lecteurs ont terminé l'école primaire. Donc, ce n'est peut-être pas nécessaire de leur rappeler à la page 702 que Jack est le fils d'Alice. OK, il y a pas mal de personnages, tous ces tatoueurs, ces prostituées, ces organistes, ... mais Jack, c'est le héros ! Pour un peu t'expliquer, ton roman, c'est justement l'histoirte de la relation distendue entre Jack et sa mère. Alors, tu penses bien que le lecteur le sait, qu'elle s'appelle Alice.

En fait, c'est l'histoire d'un triangle dont le père est le grand absent. C'est 
pour ça, d'ailleurs, qu'il est écrit "Je te retrouverai" sur la couverture ! 

Par contre, à ce propos, je m'incline. Parce que, finalement, quand on avance dans le roman, on ne sait plus trop qui est ce "je". Alice (tu te souviens ? la mère de Jack) ou Jack (mais oui, le fils de la mère  de Jack) ?

Franchement, j'ai aimé la construction en triptique de ton roman, qui se termine par le voyage du fils (Jack) sur les traces de sa mère (Alice, donc). Jack est adulte et ce deuxième voyage (réplique de celui qu'il a fait petit avec Alice) prend tout son sens. D'ailleurs, ça me rappelle "La dame dans l'auto avait des lunettes de soleil et un fusil", de mon autre amour, Sébastien Japrisot, mais je m'égarre.

 

Le triptique donc. Tu étais vraiment obligé de lui infliger tout ça au petit Jack ? Toutes ces femmes, ces fauves allumées par la réputation sulfureuse de son père (William). J'ai même cru, pendant un moment, que ça te plaisait. Et ces sempiternelles séances de je-te-tiens-la-bite-en-mangeant, je-te-tiens-la-bite-au-ciné, je-te-tiens-la-bite-en-dormant, ... sérieux, ça lasse un peu,

 

Et puis quoi, il était où l'ours ? Je l'ai cherché pendant les 859 pages !

Heureusement que tu n'es pas mort après avoir écrit ce livre et que tu nous as offert "Denrière nuit à Twisted river" entre temps (et oui, je n'ai pas encore lu "A moi seul bien des personnages", mais il attend sagement sur les rayons de ma bibliothèque !). Quel journaliste foireux a bien pu écrire que "Je te retrouverai" était ton roman le plus abouti ? J'aurais dû sentir l'oignon (oui, j'écris comme un vieux prof de français) en voyant cette couverture digne d'un Marc Levy ou un Guillaume Mussot !








 

Je te retrouverai (J. Irving)

Publié dans Romans américains

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